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Ken Schles–Oculus

Preview

Ken Schles dit de son ouvrage qu’il est un « livre photographique traitant des images, de la mémoire, et de la métaphore de la lumière ». Il est bien plus encore. Le niveau d’abstraction qu’il propose est tellement élevé que Ken y inclut sa propre exégèse à la fin. Il pourrait tout à fait trouver sa place dans un cours sur l’herméneutique à la Sorbonne. Mais c’est aussi un livre unique qui parle à tout le monde, à tous les niveaux. Après avoir ressenti un certain désarroi à l’idée que je ne comprendrais sans doute jamais rien à ce livre, j’ai découvert un moyen de l’explorer en profondeur.

Je me suis mise à manipuler ce livre avec un grand soin, le protégeant même dans du papier-bulles, juste pour me rendre compte après coup que je le traitais comme un texte sacré. Il est sobre, mais élégant et doté d’une très belle finition. Son dos est en toile fine et la couverture est une image noire et mate de pleine lune, mais peut se voir aussi comme une lumière pénétrant une mince ouverture. Le titre, Oculus, nous fait comprendre la nature de cette ouverture. Déjà, avant même que nous ayons ouvert le livre, nous possédons un certain nombre d’informations. Nous commençons un voyage, qui demande à notre cerveau d’interpréter la lumière. Normalement, l’œil fait ce travail pour nous, mais ce livre demande à ce que nos esprits et nos cœurs participent également. Et, en admettant que rien dans un livre aussi longuement mûri n’arrive par accident, je dirais que le choix de mettre l’éditeur, Noorderlight, sur le devant était délibéré. Peut-être sommes-nous encouragé à voir la lumière qui pénètre par cette ouverture comme une « lumière nordique » – une lumière qui est chargée de particules et crée des couleurs et des motifs sublimes dans le ciel. La double-page dépliante qui conclut le livre est d’un rouge brillant – la couleur de la passion, du sang, de la vie. Ce choix de couleur est en désaccord avec les notes très cérébrales qui couvrent ces pages en petits caractères alignés de manière compacte. J’aime ce paradoxe – il décrit parfaitement la tension de ce livre, et je crois également le caractère de l’artiste.

Lire l’article de Melanie Light dans son intégralité dans la version anglaise du Journal.

Oculus – Ken Schles
Noorderlicht, 2012
96 pages; 35 photos.
$65.00

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