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Blink :

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Blink, le projet visionnaire et pourtant évident de Julien Jourdes et Matt Craig, ex-éditeurs photo du Wall Street Journal, est de réunir tous les acteurs qui gravitent autour de l’industrie des médias : editeurs presse et télé, agences, et, plus exceptionnel dans le paysage professionnel existant, free-lances. « Blink est incroyable pour ce qui est de contacter de nouveaux éditeurs et renouer avec des éditeurs avec qui l’on a travaillé dans le passé. Depuis que je suis inscrit, mes commandes ont quasiment doublé. Je recommande vraiment Blink a tous les photographes freelance .», témoigne Dan Krauss, photographe basé en Californie.

« Connecting the media industry in real time » (« Connecter les professionnels des médias en temps réel »), annonce en tag line Blink.la. Le marché de l’art ne croisant — économiquement — qu’occasionnellement ce marché-ci de la photographie, ce n’est pas le focus des fondateurs pour le moment. Au vu des promesses du projet, pas de doute que cela pourrait arriver à terme. Voyez plutôt : « Magnum Photos, VII, VU’, The New York Times, etc. : nous travaillons avec les meilleurs story tellers de notre temps », explique Matt. Avec son inébranlable humour, Julien résume: « Finalement, c’est un Rolodex instantané ! » Et les utilisateurs l’ont compris : « L’intérêt de Blink est bien sûr de permettre de développer son réseau de contacts à l’international, mais aussi en tant qu’agence, de mettre en relation plus rapidement nos photographes membres avec les directeurs artistiques et éditeurs photos. », commente Lætitia Ganaye, responsable du développement international de l’agence VU’.

« Notre but est de fournir aux professionnels des outils qui seront toujours efficaces dans dix ans », s’engage Matt. Pour les agences comme pour tous les acteurs du secteur, Blink offre une base de contacts mise à jour directement par les personnes concernées. Un carnet d’adresses simultané qui serait bien encombrant s’il trônait sur un bureau, avec ses déja 3 500 utilisateurs de 150 pays en quelques mois. Ne parlons même pas de le faire tenir dans une poche de photographe. « Mother Jones m’a trouvé sur Blink et m’a envoyé couvrir une histoire au Soudan bien que je sois basé au Caire. Je n’aurais probablement jamais eu ce job sans Blink », explique le photographe David Degner. De la même expérience, l’éditeur photo Mark Murrmann raconte  : « La première fois que j’ai utilisé Blink, j’ai trouvé un photographe au Caire qui a fait un reportage excellent dans un contexte de bouleversement civil au Sud Soudan. Blink nous a aidé à trouver un très bon photographe, et rapidement. »

Concrètement, Blink est disponible, utilisable et modifiable sur deux supports : un site web et une application qui proposeront dans les prochains mois les mêmes fonctionnalités — pour l’instant, la majorité des informations du profil sont à renseigner sur le site. Le génial service offre un large éventail de paramètres personnalisables et adaptés aux différents professionnels. Aux coordonnées e-mail, téléphone et adresse web de chaque utilisateur s’ajoutent, pour les photographes, un profil affûté incluant leur statut d’assurance, s’ils ont recu une formation RISC, s’ils ont une expérience de guerre et autres informations déterminantes dans le cas de commandes éditoriales. Blink offre également la possibilité d’uploader des images — organisées ou non au sein de différents albums et associées ou non aà un lien hyperlink vers un site web, une page Instagram, Photoshelter, etc.

En termes de fonctionnalités,  Blink propose un outil de recherche multi-critères par nom, adresse e-mail, profession, genre (nature, conflit, pub, portrait, etc.), et/ou lieu. Le résultat apparaît sous la forme de bulles colorées — jaune pour les contacts existants, bleu pour les contacts hors-réseau — réparties sur une carte Google et associées à un chiffre repris sur la gauche au sein d’une liste déroulante. Il est alors possible d’ajouter les Blinkers souhaités à sa base de contacts, de les recommander, d’accéder à leur profil et de les tagger afin de les inclure dans une liste personnalisée — Editorial, Commercial, Africa, Réseau interne peuvent s’avérer pratiques, tout comme pourrait l’être « Don’t work with him in case of emergency ». Une fois encore, c’est libre et le titre de la liste n’apparaît que sur le profil de l’utilisateur qui l’a créée.  

A cela s’ajoute un service de localisation non intrusif utilisable selon trois modes : automatique (recommandé pour les changements de villes ou de pays), non-stop (une mise aà jour permanente de la localisation, qui peut être utile pour un photographe sur le terrain), manuel (qui permet d’indiquer un lieu et de ne pas y être, ce qui peut s’avérer essentiel dans le cas de zones à risque et pratique pour d’autres raisons laissées aà la libre imagination des utilisateurs). Blink a été créé par deux éditeurs photo de gros calibre, ils savent la complexité du milieu qu’ils servent. « Puisqu’on leur fait gagner du temps sur la partie logistique, les photographes et agences peuvent se consacrer à trouver de nouvelles opportunités pour leurs projets », commente Julien. « C’est fondamental de s’adapter avec un outil efficace. La notion de réseau a complètement changé, ce n’est plus comme marcher sur la 5e avenue », explique Matt. La grande époque de Life est depuis bien longtemps révolue, la majorité des éditeurs n’ont plus les moyens de financer des commandes de deux semaines sur place incluant billets d’avion, fixeur et hôtel, et s’en remettent aux photographes qui sont déjà sur place.  « Le Monde m’a contacté le 20 décembre. J’étais probablement le seul photographe à Kaboul a ce moment-là, juste 5 jours avant Noël. Le jour suivant, j’étais sous contrat pour eux », se rappelle avec enthousiasme le photographe italien Lorenzo Tugnoli.

Pour trouver leurs correspondants, les professionnels sont confrontés à un Internet omnipotent qui finit par limiter l’offre en la disséminant. « Ma spécialité est de trouver des photographes dans le monde entier. J’ai ma propre carte des photographes sur google.maps, j’utilise Facebook pour communiquer avec eux et les suivre, et je me tourne vers les agents. Avec Blink, c’est maintenant un tout autre niveau », explique Dana Rakhimbekova, éditrice photo du magazine russe de voyage Afisha MIR.

« Dans le contexte actuel, le contenu est le critère numéro un. Sur AirBnB, on loue des images et une description avant de louer un appartement », propose Matt comme comparaison explicite. Et de fait, Matt et Julien promettent dans les prochains mois de consolider leur plateforme de soutien aà la circulation de contenu original sur le même rythme exponentiel et qualitatif. « Nous aidons les entreprises à produire des contenus originaux de qualité en les mettant en contact avec les meilleurs talents locaux. Il y a des professionnels extrêmement talentueux partout dans le monde et nous voulons leur permettre de communiquer avec les plus grands médias internationaux », conclut Julien.

http://blink.la
http://mir.travel/magazine/archive

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