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20 ans du Prix HSBC pour la Photographie : Julia Fullerton-Batten, lauréate 2007

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Le Prix HSBC pour la photographie de l’année 2007 a à sa tête Alain Sayag alors conservateur au Musée National d’art Moderne et chargé de la photographie au Centre Pompidou, comme conseiller artistique. Les deux photographes sélectionnés pour cette douzième édition sont Julia Fullerton-Batten et Matthew Pillsbury. Tout au long de ce fil rouge, nous interrogeons les anciens lauréats du Prix pour nous décrire leur expérience de cette nomination et sur ce qu’ils sont devenu depuis, aujourd’hui c’est au tour de la photographe allemande, Julia Fullerton-Batten, de nous répondre.

L’Œil de la Photographie : Le prix HSBC pour la photographie fête ses 20 ans. Il est remis chaque année à deux artistes pour les aider à développer un projet et fait l’objet d’une exposition et d’une monographie, souvent la première. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
Julia Fullerton-Batten : J’ai gagné le Prix HSBC pour la Photographie en 2007, ce qui m’a permis de publier ma première monographie, ‘Teenage Stories’. L’expérience de cette première monographie en elle-même a été très gratifiante, comme le fut toute la communication réalisée autour de l’événement qui m’a donnée une vraie visibilité sur le marché en tant que photographe. Depuis, ma carrière est devenue plus établie. Je suis plus qu’heureuse d’avoir gagné ce prix à ce moment de ma carrière.

LODLP : Pouvez-vous nous parler du projet qui a été récompensé ? Le prix a-t-il eu une influence sur votre création depuis ?
J. F. B. : Mon projet qui a remporté le prix, ‘Teenage Stories’, comprenait 21 images. Les images illustraient les premières étapes de la transition d’une adolescente, de la puberté à la l’âge adulte. C’est un âge complexe et sensible où les adolescentes commencent à se voir dans la société et se questionnent sur leur identité. Il marque une période de changement physique, émotionnel et psychologique important, à la fois du mal-être et des attentes et dans leur tête, une liberté sans limite. J’ai choisi de faire le casting des filles dans la rue pour choisir mes modèles et je les ai placées dans un environnement de village miniature. Je leur ai donné des instructions minimales sur la manière de poser. Etant des mannequins choisis dans la rue, non professionnelles, elles faisaient preuve à la fois de naturel et de maladresse qui, j’en étais sûre, augmenteraient l’authenticité des images.
Placer les filles dans un cadre surréaliste a accentué l’importance de l’état de rêverie fréquemment remarqué chez les adolescents. Pendant un bref moment, ils ont l’impression qu’ils habitent un monde imaginaire – un monde plus grand et plus réel que leur propre environnement de banlieue. Dans leur monde imaginaire, les filles ont l’impression qu’elles sont beaucoup plus puissantes que dans leur vie quotidienne. J’ai éclairé les scènes avec un mélange de lumière naturelle et artificielle, pour accentuer un effet cinématographiques.
Le projet a été photographié dans un certain nombre de villages miniatures dans différents pays avec des mannequins choisis localement. Mais alors que je photographiais chaque séquence du projet, je me suis retrouvée à identifier les scénarios de ma propre adolescence. Une partie de l’espièglerie vue dans les images provient de ma propre expérience d’avoir vécu dans une grande famille. Après avoir fini le projet, j’étais consciente d’avoir recapturée les images de ma propre adolescence et de les avoir interprétées en utilisant mon appareil photo à partir de ma perspective, je l’espère, légèrement plus mûre.


LODLP : Outre la publication d’une première monographie, quel impact le prix a-t-il eu sur votre carrière ? Aujourd’hui encore quels sont vos rapports avec HSBC ?
J. F. B. : Je pense qu’il a été évident pour moi les années qui ont suivies que gagner le prix et publier ma première monographie a propulsé ma carrière de manière importante. Gagner un prix c’est bien, mais en plus avoir de l’aide pour publier une monographie était encore mieux. Qui sait si j’aurais pu obtenir le succès que j’ai aujourd’hui sans le prix HSBC, où en tout cas, aussi rapidement. Je suis vraiment reconnaissante à HSBC de l’impulsion qu’ils m’ont donné en 2007.
Maintenant, je suis juré de concours de photographie internationaux et je donne des conférences à de vastes publics. Je recommande toujours aux jeunes photographes que je rencontre lors de ces occasions de participer aux concours, en référence à mon expérience de gagnante du Prix HSBC pour la Photographie et les avantages que cela m’a apporté.

« Elle provoque le spectateur par une narrativité esquissée mais non développée. Les couleurs sont sourdes, hormis une touche colorée ici ou là, les vêtements et lumières recherchés, et les modèles, adoptent une attitude ambiguë et tendue, déterminant une atmosphère visuellement et émotionnellement bizarrement aliénée. Ses images combinent la perfection technique des photos publicitaires, leur apparente lisibilité immédiate, l’évidence de leur composition et pourtant leur message est pour le moins ambiguë. »
Alain Sayag – Conseiller artistique 2007

LIVRE
Teenage stories
Monographie Julia Fullerton-Batten

Editions Actes Sud
ISBN : 2-7427-6833-2

25€

http://www.juliafullerton-batten.com
http://prixhsbc.evenium.com

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