Rechercher un article

Londres : La Nouvelle Vague par Raymond Cauchetier

Preview

Raymond Cauchetier, l’un des plus influents photographes de cinéma de son époque, a été pendant des années le génie non reconnu derrière certaines des images les plus iconiques du cinéma français des années 60. Suite à une campagne soutenue, son travail est maintenant finalement reconnu et ce mois-ci il y a une double affiche pour les fans de Cauchetier,, avec une exposition de photographies non publiées auparavant à l a Galerie James Hyman à Londres et la publication d’une nouvelle monographie de son œuvre.

Philippe Garner, co-auteur de New Wave, passe en revue ici un extrait de son essai pour le livre, l’émergence de ce mouvement qui a injecté une nouvelle vitalité dans la réalisation de fils – et la partie vitale qu’a jouée le travail de Cauchetier.

 

Raymond Cauchetier était déjà un photographe expérimenté lorsque, à la fin des années 50, un ensemble de circonstances fortuites lui ont donné l’occasion – parfaitement adaptée à ses compétences et à sa sensibilité – de prendre les photos qui allaient définir l’esprit d’une nouvelle génération de réalisateurs en France. Ses photos-documents évocatrices de la Nouvelle Vague, prises entre 1959 et 1968, comprennent un certain nombre de photographies qui ont été appréciées comme étant emblématiques de cette époque dynamique et expérimentale – les plus célèbres étant sans doute son étude de Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg marchant sur les Champs Elysées, photographié avec un ce qui semble être une spontanéité aisée cours du tournage en 1959 de A Bout de Souffle.

Si un réalisateur représentait les frustrations et les préoccupations de ce moment, c’était sans aucun soute Jean-Luc Godard, un ancien critique de films combatif dont la première production A Bout de Souffle, a laissé son empreinte en tant que réécriture radicale des règles de la réalisation de films , une injection d’adrénaline dans une industrie enfermée dans ses conventions.’

Cauchetier était revenu en 1957 d’un long séjour en Extrême-Orient, où il avait perfectionné ses compétences de photographe, apprenant de nouvelles choses et développant un degré d’autonomie malgré les restrictions du contexte militaire. Il dit de sa formation photographique : « J’ai inventé ma photographie par étapes indécises, aidé de mon Rolleiflex, ce qui peut pardonner mes erreurs… En Indochine, j’ai regardé des photographes de guerre risquer leur vie et parfois la perdre dans leur tentative de se rapprocher de la vérité sans tricherie ou lumière artificielle. Je les admirais et inconsciemment je me suis inspiré d’eux. J’ai appris l’importance de ce moment critique décrit par Cartier-Bresson, qui n’avait pas lui-même vécu les dangers de cadrer une image sous la menace constance d’une balle perdue. C’est l’expérience acquise sur les berges du Mékong au cours de la bataille de Dien Bien Phu qui m’a donné autre perspective sur Jean-Luc Godard et Jean Seberg. »

A son retour en France, Cauchetier a cherché du travail en tant que photojournaliste. Rejeté par Paris Match, il a vécu le rejet de quelqu’un de l’extérieur par l’establishment, une situation qui l’a préparé au rôle qu’il allait finalement jouer avec Godard, rejoignant un provocateur pour défier le statu quo. Il a trouvé du travail auprès de l’éditeur Hubert Serra, faisant des illustrations photo pour les populaires romans-photos – de la littérature de gare racontée comme des histoires photo qui étaient l’équivalent en livre des story-boards. Cela l’a introduit au monde de l’image narrative construite, une préparation parfaite pour le compte rendu du scénario d’un film. Au moment de sa rencontre avec Godard, il était versé dans la narration d’une histoire en photographies et il appréciait l’interaction souvent ambivalente entre un fait et la création de fictions crédibles. .

Ce fut Serra qui présenta Cauchetier au producteur Georges de Beauregard et au jeune réalisateur Raoul Coutard. De Beauregard engagea Cauchetier et Coutard pour travailler avec Godard sur son premier projet de film. Cauchetier a par la suite collaboré avec tous ces autres innovateurs – parmi lesquels Claude Chabrol, Jacques Demy et François Truffaut – qui ont dirigé le mouvement de la Nouvelle Vague et ont réclamé l’indépendance créative du réalisateur.

‘Jean-Luc Godard brisait toutes les règles,’ explique-t-il. ‘C’était une révolution. Pour ma part l’ai saisi ma chance et j’ai réinventé la photographie de film. On m’a demandé de ne pas faire un reportage mais un ensemble de photos classiques. Mais mon objectif n’était pas de montrer des moments exceptionnels. ‘ ‘La Nouvelle Vague est née grâce à la pellicule Ilford 400 ASA, ‘ raconte-t-il, qui permettait une utilisation plus opportuniste de la lumière basse. Cauchetier a montré une subtile réactivité émotionnelle envers les acteurs, le réalisateur et l’équipe de tournage, prenant ses sujets au dépourvu, toujours sensible au potentiel expressif de leurs gestes, leur langage corporel et leurs interactions.

LIre l’intégralité de l’article dans la version anglaise de L’Oeil.

 
EXPOSITION
Raymond Cauchetier’s New Wave
17 juin – 14 août 2015
James Hyman Gallery
16 Savile Row
Londres
Royaume-Uni
www.jameshymangallery.com

LIVRE
Raymond Cauchetier’s New Wave
Publié par ACC editions
www.antiquecollectorsclub.com

 

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android