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This Is The House That Jack Built

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C’est un livre. Il est signé Maja Hoffmann. Gerhard Steidl a tenu à le publier. Son titre : This Is The House That Jack Built. Le titre provient d’une comptine anglaise pour enfant (A nursery rhyme). De prime abord, il est déroutant, puis étonnant, et enfin extrêmement séduisant. C’est fascinant, la liberté apportée par la culture, la passion et l’argent. Elle permet toutes les approches et toutes les créativités. Derrière ce livre qui utilise donc toutes les démarches de l’enfance et surtout celle de la dérision, s’ouvre l’une des plus belles collections d’art contemporain. Mis en images par Francois Halard, l’un des meilleurs photographes de décoration, mis en pages par Beda Acherman et orchestré par Rirkrit Tiravanija, le livre est le prélude aux expositions des collections Hoffmann qui seront présentées dans les prochaines années aux ateliers à Arles. Et en 2016, les lieux seront toujours à la disposition du festival.

Jean-Jacques Naudet

Tom Delavan du New York Times a écrit à propos du livre ce très juste article, que L’Œil de la photographie partage avec vous aujourd’hui :

« This Is The House That Jack Built » (Voici la maison que Jacques a bâtie) est un livre qui emprunte son nom à une comptine, l’histoire d’un enchaînement systématique d’événements où, malgré les mentions répétées de sa maison, nous n’apprendrons jamais qui est Jack. Le sujet du livre est la collection d’art contemporain de niveau international assemblée par Maja Hoffmann, l’héritière du groupe Hoffmann-La Roche, qui préfère, tout comme Jack, rester dans les coulisses.

Dans un monde de l’art axé sur l’ego, il est rafraîchissant de voir quelqu’un minimiser son rôle; mais il est de plus en plus difficile pour Hoffmann de garder un profil discret, car elle est devenue l’un des plus importants mécènes du monde, avec des projets qui incluent le centre culturel de Frank Gehry pour la Fondation Luma à Arles, créé pour produire et montrer des œuvres qui ne seraient pas réalisées autrement.

Le livre reflète ses désirs contradictoires de partager son art et de transmettre l’expérience de vivre avec cet art, tout en protégeant sa vie privée. La plupart des collectionneurs auraient voulu se voir représenter trônant au milieu de leurs acquisitions dans un contexte luxueux, mais Hoffmann est délibérément absente du livre, préférant, comme elle le dit, « dépeindre un environnement très humain sans jamais montrer ceux qui y vivent. » Ses domiciles semblent accessoires : ils apparaissent souvent dans des images au cadrage serré, sans être identifiés et ils sont seulement mentionnés en passant dans la postface du livre.

Avec des photos sensuelles de François Halard et un design de Beda Achermann, Hoffmann a créé un témoignage poétique de sa collection qui semble être davantage objet d’art que livre classique. Le texte de la comptine est tissé tout au long dans une police de caractères conçue par l’artiste Rirkrit Tiravanija, ce qui ajoute une note d’humour et, selon Hoffmann, « efface toutes les traces de vanité qui pourraient affecter un livre prenant pour sujet ma collection. »

« This Is The House That Jack Built » diminue l’importance des domiciles réels d’Hoffmann, mais (comme la comptine) communique la centralité de l’idée de  maison. On est toutefois frappé par l’originalité d’intérieurs extraordinaires, meublés avec les meilleurs exemples de design du 20ème siècle. L’œil de Hoffmann pour l’architecture et le mobilier est aussi exigeant que pour les peintures, et elle parvient à créer des espaces où l’art accroché dans une pièce, malgré son importance, n’éclipse pas la vie.

LIVRE
This is The House That Jack Built
Maja Hoffmann
Aux éditions Steidl
Photographies de François Halard
Graphisme Studio Achermann
240 pages, 159 Photographies
24.5 x 34 cm
Anglais
ISBN 978-3-86930-935-4
€ 48.00
https://steidl.de

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