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L’érotisme est-il mort ou l’avons-nous tué ?

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De temps en temps je reçois des portfolios ou des photographies de belles femmes dans des positions suggestives, vêtues ou non, jouant avec une partie de leur corps ou de celui d’une autre belle femme.

Cette fois, en ouvrant ma boîte mail et en voyant la première photographie, j’ai été transporté dans les années 70 et le nom d’un photographe, qui avait réalisé une série d’images très érotiques de filles entre brume et flou, dans un contenu doux et tendre, m’est venu à l’esprit… Parfois les corps s’entremêlaient, laissant à l’imagination faire le reste. Le nom du photographe était David Hamilton et son livre s’intitulait « Bilitis ».

J’avais à peine 18 ans, et si j’avais déjà été exposé au sex brutal dans un bordel plusieurs années auparavant, la revue Playboy, qui faisait poser de jolies femmes ne montrant à cette époque que leurs seins, leurs cuisses et leurs fesses dénudés, laissait toujours couvertes leurs parties les plus intimes.

Tandis qu’une part de moi voulait en voir plus, l’autre disait : “Non Leon, laisse jouer ton imagination avec ce qu’il te manque”.

C’est ainsi que j’ai grandi, avec des revues érotiques de photographies ou d’illustrations. Les illustrations représentaient de belles femmes sous des déshabillés transparents, dont les corps nus (à l’exception des parties intimes) se perchaient sur des talons hauts. Leurs jambes étaient longues et leurs seins avaient la forme d’obus, pleins et droits, dont les mamelons étaient plus proéminents encore. Nous ne formions plus qu’un. Ces seins et ces mamelons gonflés étaient semblables à mes érections. Pleines d’imagination et capables de se rendre à n’importe quel endroit de la galaxie. Comme dans « Le petit prince », je voyageais en des terres inconnues, je rêvais et j’imaginais ce que ce serait de carresser et de jouer avec ces êtres irréels. Il m’était impossible de croire que ces « gourmandises » puissent exister réellement. Je le pense toujours…

Les photographies de cette exposition contiennent cela : l’élégance, l’érotisme, l’irréel, le désir, la culpabilité, la satisfaction et la nostalgie d’un passé qui ne reviendra pas… Achetez le dernier Playboy, dans lequel sont montrées des belles femmes nues ; cette même revue qui a publié dans ses pages des photographies de collégiennes ou de la playmate de l’année, et où l’on voudrait retrouver un peu de cet érotisme avec lequel un jour, Helmut Newton dans ses photographies ou Vargas dans ses illustrations, nous ont ravis et remplis de fantasmes. Feuilletez-le, il a toujours une touche de classe… Mais ce n’est plus pareil. Lui aussi a succombé au monstre digital qui montre de la pornographie de bas étage (à noter que je n’ai rien contre la pornographie ou les putes, qui m’enchantent). Mais pourquoi tuer ce qui, en tout temps, nous a ravis à travers des peintures, des sculptures et des images élégantes et savoureuses… L’Erotisme ?

Note : Si je ne connais pas leurs noms, je remercie bien sûr les auteurs des images suivantes pour leur bon goût et leur compréhension de ce qu’est la beauté et l’érotisme. 

– Leon Constantiner

Leon Constantiner a été le plus grand collectionneur des photos d’Helmut Newton et l’un des principaux collectionneurs de photographie de mode. Il a vendu une partie de sa collection en décembre 2009 chez Christies à New York.

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