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Claire et Philippe Ordioni et les monstres

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Après avoir cherché longtemps le médium qui lui conviendrait le mieux, Philippe Ordioni a choisi la photographie. Elle est devenue son langage. Après la rencontre de la plasticienne impertinente Rodia Bayginot, et sollicitée par elle, il a réaliser plus de 2000 portraits. Cela lui a permis d’affiner sa recherche et de créer avec sa fille (Claire Ordioni qui elle-même met en scène et imagine) une série de portraits baroques aussi inquiétants que drôles à fort relent cinématographique expressionniste ou de science fiction ( mais on est loin de l’imbuvable saga Star-War).

Le photographe en primitif du futur imagine des êtres dépossédés d’eux-mêmes et qui ne doivent leur salut qu’en sombrant dans le grotesque schizophrénique pour faire face à un monde lui-même mentalement et psychiquement affecté. Au leurre répond le simulacre. Le baroque devient une musique visuelle (une sorte de « Bartoké ») qui ne cesse de se compléter. Choisissant leurs modèles au fil des rencontres, Claire les maquille et Philippe les scénarise : puis tout un travail de préparation s’instaure afin que chaque modèle incarne au mieux « son » monstre grâce à l’alchimie avec les photographes.

Pour l’heure Philippe Ordioni n’a pas réussi (si on le croit) le modèle parfait, citant pour le confirmer une phrase de Diane Arbus : « Je n’ai jamais réussi à réaliser la photo que je voulais prendre, elle est toujours soit pire, soit meilleure ». Finalisant ou complétant  ses « Portraits baroques », les « Baroxisme » poussent la folie plus loin puisque le corps y est engagé de manière frontale. L’œuvre ne cesse de progresser à l’état de « work in progress ». Tout y demeure captivant, fantastique. L’univers de « Delicatessen » n’est jamais loin mais en plus onirique. Et peu à peu l’œuvre fait son chemin. Elle est défendue par exemple par Bernard Plossu dont l’esthétique est pourtant très éloignée de celle d’Ordioni. Mais le premier a su reconnaître en lui un des siens. Adepte du décalage celui-ci crée toujours une sidération grinçante : sous le masque chacun peut découvrir une partie de soi.

EXPOSITION
Icones baroques
Philippe Ordioni
Du 6 au 16 mai 2016
Palais de l’Archevêché
13200 Arles
France
http://www.fepn-arles.com/expositions.html

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