Rechercher un article

Il faut sauver Perpignan et le soldat Leroy

Preview

Une boutade ce titre ? malheureusement non ! Le festival est formidable, l’ensemble des expositions étonnant , certaines sont bouleversantes , plusieurs projections sont des révélations mais le coeur du festival , le 2 eme étage du Palais des Congrès censé représenter le bouillonnement des agences est un cimetière ! Certes on s’y presse car pour cacher cette misère, il y a au centre de cette salle les lectures de portfolios des aspirants photojournalistes.
Ils sont venus ; ils sont tous la ; les désespérés du reportage ceux qui ne vivent pas ou plus de leur passion et à qui il ne reste qu’un rêve ; au moins montrer leurs photos. Qu’importe si cela ne se traduit jamais par l’achat et la publication : être au moins regardé. J’ai assisté à 27 des 28 Visas, j ai connu la fièvre des debuts, la flamboyance et la liesse de la reconnaissance, les 1er et 2ème étages du Palais pleins à craquer d’agences reconnues et de collectifs ambitieux ; c est fini. De cette époque, il n’y a plus que les Papis, ce couple mythique de la photographie , les propriétaires de Polaris qui continuent d’adopter tous les photographes de la terre. Le modele économique du photojournalisme est définitivement mort et la désaffection ou l’alteration par habitude du public sont grandes. Il faut tout réinventer mais surtout ne pas légiférer comme tous les vieux syndicalistes poujadistes presents le proclament. Etonnamment certains des grand acteurs de ce changement drastique que connait tous les jours la photographie étaient presents à Visa : Google , Yahoo , Facebook , Instagram. Aucun d’entre eux ne figurent comme mécènes de Visa alors qu’ils cannibalisent et vampirisent la photographie moderne. Eux et eux seuls peuvent demain légitimer leurs ambitions photographiques en accordant 1 ou 2 millions de $ ; somme ridicule pour eux à Visa ou à la Fondation sur le photojournalisme qui vient de s’ouvrir. 2 chiffres sont révélateurs le budget d’Arles 6,4 millions d’euros, le budget de Visa 800.000 euros. Et ce n’est sûrement pas de Getty en pleine déroute face à Shutterstock et qui après hésitations a confirmé sa subvention l’année prochaine d’où viendra le salut ! Alors, c’est vrai, il faut sauver Perpignan et le soldat Leroy. Pas facile la tache, je le connais depuis la fin des années 70 : Psychorigide , sectaire , rancunier , une insupportable tendance a faire du Melanchon, mais un charisme et un charme fou il ressasse depuis 25 ans la même mélopée vaine et tragique et il ne s’est jamais remis en cause ou même envisagé une quelconque evolution !
Qu’importe, Perpignan est devenu son oeuvre, le photojournalisme son Graal et il y a toujours ce moment magique à Visa où face à une image on est ému aux larmes et on en prend plein la gueule quand on réalise que d’autres vivent ces cauchemars !

FESTIVAL
Visa pour l’image 2016
Du 27 août au septembre 2016
http://www.visapourlimage.com

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android