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Monika Macdonald, In Absence

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Après une grande exposition au Fotografiska Museum de Stockholm et la publication d’un premier ouvrage aux éditions Kehrer, Monika Macdonald nous propose une série d’images, In Absence, oscillant entre pudeur et fascination autour de femmes en rupture des schémas familiaux traditionnels de la mère et de l‘épouse. Dans les pas d’Anders Petersen, dont elle partage aujourd’hui l’atelier à Stockholm, cette jeune photographe suédoise nous offre la même promesse vitale du bonheur de voir. En l’absence de mobile apparent, alors que plus rien ne bouge, ses images éclairent d’une lumière spectrale l’hébétude cruelle du temps figé. Comme ces foisonnements d’objets noirs et improbables que son maître nous donne du monde, les portraits de Monika Macdonald regardent des femmes frappées d’une étrange catalepsie au milieu des agitations excessives. En l’absence de raison, la photographie donne à jouir de l’effroyable inanité et de la cruauté des choses. Guidée par l’instinct secret du regard, Monika Macdonald laisse entrevoir des précipités de rêves supportant l’amertume et le désespoir de vivre en absence. L’obscénité de l’intime, laisse murmurer l’érotisme de l’inquiétante nostalgie des moments magiques. Moins choquantes que troublantes, ces images des instants subtils et incertains, suscitent plus qu’elles n’attisent.

Les émotions de la photographie de Monika Macdonald sont autant d’intrigues du visible et de son illusion vraie. Corps subtils alourdis de désuétude, et bonheurs froids de la stricte lumière, l’espace du sens prend possession de figures tendues comme les drames balthusiens. Avec humilité et sans effet de photographie, ses images se rassemblent sur ces instants d’abandon de femmes lointaines mais présentes, insufflant une tension inusitée en photographie, et provoquant la vision intérieure plus que le fantasme. Les sujets désirants plutôt que des objets de désir. «Je n’aime pas tant que ça l’idée de prendre des photos, mais j’y reviens toujours. Il n’y pas de mot pour décrire le sentiment d’être proche de quelque chose. C’est pourquoi je continue. J’oscille entre des mondes différents auxquels je tente de me lier. Mes images sont des souvenirs. Pour accéder au sentiment de solitude et de vulnérabilité. Pour être admise au delà de la raison, loin de ce qu’on nomme la réalité.». Monika Macdonald En introduction de sa série, Monika Macdonald reprend la citation d’Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes : «Mais je ne veux pas du confort. Je veux Dieur, je veux de la poésie, je veux du réel danger, je veux de la liberté, je veux de la bonté. Je veux du péché ».

Monika Macdonald, In Absence
15 septembre – 22 octobre 2016
Galerie VU’
58 rue Saint-Lazare
75009 Paris
France
http://www.galerievu.com/

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