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Bruno V. Roels, Histoire de palmiers

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Un jour, une amie chère me présenter un de ses proches. Et comme souvent dans ce genre de rencontre, quelque chose de singulier se passa. La suite fut un premier passage de Bruno à la galerie, chargé d’une petite boîte : un coffret en bois rempli de petites photos, précieuses, certaines légèrement abîmées, d’autres en compagnie de leurs sœurs jumelles ou triplettes.

Ce travail m’a séduit pour diverses raisons. Le tout petit format était pertinent. Sans que sa raison d’être soit prononçable d’emblée. Il y a chez Bruno une grande sensibilité, un goût du jeu très important, aussi bien dans son approche de l’image en soi que dans le processus de la technique employée. Homme de lettres, Bruno aime les histoires. Et très au courant de l’histoire de la photographie et de la photographie contemporaine, il a travaillé en silence pendant des années, au seuil de ce qu’il voulait vraiment faire : raconter des/ses histoires au sein d’un cadre en pièces uniques.

Notre rencontre, nos maintes discussions et entretiens lui ont finalement fait franchir cette étape. Depuis, il se meut dans cette chambre à plaisir, se roule dans ce cabinet/chambre noire où d’infinies possibilités l’invitent à sonder et à cerner ces images collectées de part et d’autre, au fil de ses journées casanières ou de ses voyages. Bruno est un détecteur d’image. Mais il est aussi penseur, questionneur. Quelle duplication, quelle hiérarchie ? Quel original et au final, quelle image ? L’image ou l’idée d’une image ? Un souvenir ou une trace ? Le temps figé ou la mémoire en courant d’air, disloquée par ses manipulations des tirages ?

Un négatif fait découler un flot de variations dans la tête de son auteur, mais aussi, devenues photos, dans la tête du regardeur, par ses propres associations, sa propre déambulation dans ses pensées et visions repêchées. A part la technique, pleine de poésie mais aussi de précision, il y a dans les œuvres de Bruno V. Roels un discours de fond qui m’assure de la justesse de l’approche, de la pertinence de cette œuvre en plein devenir, en constante métamorphose.

J’attache énormément d’importance aux discussions régulières avec mes artistes et Bruno étant gantois, nous nous voyons régulièrement. Ces entretiens sont essentiels aussi bien pour l’artiste que pour le galeriste. Après nos premières rencontres, nous avons très rapidement décidé de montrer son travail à UNSEEN. Ce fut un succès fulgurant et nous avons enchaîné avec Paris Photo la même année sold out, tout comme pour Aipad et son exposition personnelle à la galerie. Ses œuvres ont été achetées par des musées et grandes collections publiques et privées, à tel point qu’il y a une liste d’attente constante pour ses nouveaux travaux.

Maintes galeries le sollicitent et plusieurs maisons d’édition se bousculent pour éditer son premier livre. Mais Bruno, qui a un poste à temps plein, ne se laisse pas déconcerter, prend son temps et travaille minutieusement. Rien ne peut le distraire. Le temps est dans ses œuvres et à ses côtés.

Roger Szmulewicz

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