L’enfant en pleurs marche pieds nus dans le froid. Il traverse sa ville divisée en deux, la partie Est et la partie Ouest. La ville déchaussée et en larmes le devance. On arrive à la Porte de Fer : des soldats ont emprunté un sofa aux débris pour prendre une pause de la guerre. Ils ont emprunté les débris, mais la guerre ne s’est pas terminée. Ils ne se sont pas assis. Ils ont brulé le sofa. Tous les moyens sont bons pour se réchauffer, tout est bon pour lutter contre la neige. A Alep, nous retrouvons des “signes de vie”, ceux d’une vie passée. Des débris, des débris et encore des débris. Des chiens et des chats errants. Tout le monde combat le froid, mais le froid vainc tout le monde. Les soldats, les personnes quittant la ville et ceux qui y retournent. Il n’y a pas de gagnants. Ni de perdants. Simplement une ville sinistrée.
Marwann Tahtah
