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Les archives de Jean-Pierre Leloir chez Gamma

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« Toute ma  vie, disait Jean-Pierre Leloir, j’ai collectionné des papillons. Je les ai épinglés sur mes planches de contacts. Mon filet, c’était mon appareil photo. Parfois je suis revenu bredouille, parfois la chasse fut miraculeuse. » Passionné de musiques, dès ses débuts photographiques après-guerre, il a collaboré aux revues Jazz Man et Jazz Magazine, sans oublier Rock & Folk dont il a été l’un des membres fondateurs avec Philippe Koechlin.

Se plonger dans les dizaines de milliers de planches contacts de Jean-Pierre Leloir, parfaitement rangées, répertoriées, datées, annotées, revient à se retrouver souvent dans les coulisses des grandes salles parisiennes où sont venus jouer les Miles Davis, Charles Mingus, Count Basie, chanter les Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan. Accueillis comme des princes dès leur descente d’avion par les journalistes et le public parisien, ces artistes fascinaient Leloir.

Dès ses débuts en 1952 (il a alors 21 ans), Leloir a cherché à être à la hauteur de cette musique, soignant ses prises de vues, le cadre, les lumières, captant sur les visages et dans les gestes l’émotion des concerts de cette époque. Tout en faisant son travail de reporter, il s’est sans cesse appliqué à capter les à-côtés et les ambiances souvent enfumées des coulisses, des salles de répétition ou d’enregistrement.

On est alors frappé par la précision et la sensibilité du photographe qui passait des heures avec les musiciens, de jour comme de nuit, au point d’en devenir parfois proche. Leloir et sa moustache, avec le temps, ont fini par faire partie du décor de l’Olympia, de la salle Pleyel ou l’Alhambra. Nombreuses sont les stars de l’époque qui le retrouvaient année après année, au fil de leurs tournées. Il a ainsi photographié Miles Davis dès ses premières apparitions en France dans les années 50 jusqu’à sa disparition en 1991. Quand Ray Charles fait dix dates au Palais des Sports, Jean-Pierre Leloir va aux dix concerts déclencher sa batterie d’appareils photo au swing du chanteur. Au Studio Leloir, les assistants développent la nuit à tour de bras pour suivre le rythme !

Mais il n’a pas photographié que le jazz, loin de là. Co-fondateur du magazine Rock & Folk, il a couvert toutes les scènes rock et ses vedettes de Jimi Hendrix à Frank Zappa, ainsi que la chanson française. On connait son image emblématique de Brel, Brassens et Ferré réunis pour la seule et unique fois. Il a aussi aimé photographier Paris et les paysages de ses voyages au Brésil ou aux États-Unis. Jean-Pierre Leloir est mort le 20 décembre 2010 à l’âge de 79 ans.

Marion Leloir

Marion Leloir est la fille du photographe Jean-Pierre Leloir. 

 

http://www.photo-leloir.net/

http://www.gamma-rapho.com/

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