Rechercher un article

La Galerie Thierry Bigaignon fête son premier anniversaire

Preview

A l’occasion de l’anniversaire de la galerie Bigaignon, l’une des valeurs montantes de la scène photographique parisienne, nous vous proposons une interview avec son directeur Thierry Bigaignon.

La galerie fête son premier anniversaire, comment avez-vous vécu ces douze premiers mois ?

Il s’est passé tant de choses en un an ! Il est évidement trop tôt pour faire quelque bilan que ce soit, mais je peux en revanche partager quelques-uns des moments importants de la galerie et donner mon ressenti sur ce fabuleux métier de galeriste que j’apprends au jour-le-jour.
Les quatre premières expositions – Ralph Gibson, Catherine Balet, Alain Cornu et Harold Feinstein – ont reçu un très bel accueil, tant de la part des collectionneurs, qui ont répondu présents en acquérant de très belles œuvres, que de la presse qui nous suit depuis le début et du grand public qui est venu en nombre toujours croissant. Je crois pouvoir dire que le succès est pour le moment au rendez-vous même s’il reste évidemment très fragile ! J’ai encore beaucoup à apprendre et d’obstacles à contourner.

Quels types d’erreurs faut-il éviter ?

Gérer une entreprise, cela revient à prendre sans cesse des décisions, à faire des arbitrages et évidement des compromis. Concernant les salons et foires, par exemple, ces derniers mois furent assez complexes car j’ai eu l’opportunité de faire de belles foires comme l’AIPAD à New York, ou Art Paris Art Fair, mais j’ai préféré m’abstenir ! C’était financièrement un peu trop tôt pour la galerie de participer à de telles foires. En même temps, ne pas y participer, c’est retarder une rencontre potentiellement riche avec des collectionneurs. Il a fallu faire des choix. J’ai vu beaucoup de galeries se brûler les ailes en faisant trop de foires trop tôt. J’essaie donc d’éviter cet écueil, mais la tentation est d’autant plus forte que j’ai le sentiment d’avoir une programmation suffisamment solide pour tenir ce type de foires.

Les foires restent-elles une priorité pour une galerie ?

Pour les autres je ne sais pas, mais pour moi depuis le début je n’ai eu de cesse de dire que l’un des points de ma stratégie était de vouloir mettre en place un certain nombre d’actions pour faire (re)venir les amateurs d’art en galerie. Les foires sont importantes mais elles ne doivent pas devenir l’épicentre de cette relation. A titre d’exemple, à budget égal, j’ai préféré poursuivre mon investissement dans la galerie, en engageant notamment des travaux d’embellissement supplémentaires pour améliorer encore l’accueil des œuvres et des visiteurs ou encore en investissant fortement sur nos vernissages privés. Chaque chose en son temps donc !

Pourriez-vous résumer votre stratégie ?

Ma stratégie est simple et clairement établie depuis le début. Elle tient sur trois piliers que je pourrais qualifier de : « onsite », « offsite » et « online » !

Pour la partie « onsite », il s’agit d’offrir la meilleure expérience client en galerie, en proposant certes de magnifiques expositions mais aussi en créant des temps forts qui fédèrent, en innovant partout où cela est possible et en investissant beaucoup dans la relation client. Le fait d’avoir inauguré avec l’exposition (en cours) de Renato D’Agostin la mise en place d’une « seconde partie » destinée à promouvoir le travail d’un(e) artiste émergent(e) à l’instar des premières parties de concert, constitue l’une des innovations dont je parle.

Sur la partie « offsite » il s’agit bien sûr d’initier et/ou de créer des événements et des projets hors-les-murs d’envergure. Par exemple, l’exposition de Catherine Balet et Ricardo Martinez Paz, Looking for the Masters in Ricardo’s Golden Shoes  a eu un tel succès et recèle un tel potentiel que je pense l’amener beaucoup plus loin. Cette série a un vrai avenir en dehors de la galerie et nous travaillons à cela en ce moment. Il en va de même pour le travail d’Harold Feinstein pour lequel l’intérêt est immense. Il y a la rétrospective en galerie que je poursuivrai ces deux prochaines années, mais il y a surtout de grandes expositions muséales à réaliser, c’est un travail de longue haleine.

Enfin sur le « online » je suis très attaché à l’idée de développer une offre en-ligne particulièrement innovante, j’y travaille donc en coulisses et j’espère qu’on aura prochainement l’occasion d’en reparler…

Comment voyez-vous 2017-2018 ? 

Encore plus intense, ça c’est sûr ! Je crois d’une part que le marché sera mieux orienté ces prochains mois, et comme par ailleurs la situation politique devrait être plus stable cela ne peut être que bénéfique. Je vais donc continuer de travailler d’arrache-pied avec la même passion, le même enthousiasme et la même énergie !

En attendant, que pouvons-nous voir en ce moment à la galerie ?

L’extraordinaire série 7439 de Renato D’Agostin ! Exposer les photographies de Renato D’Agostin est pour moi un rare privilège tant j’aime cet artiste et son travail depuis des années. Cette série est plus que belle ; elle est puissante et délicate à la fois, elle est poétique et brute, elle est réalisée tout en finesse mais présente beaucoup de rugosité et de matière ! Année après année, Renato D’Agostin affine son art.

C’est un grand artiste. Avec 7439 (titre tiré des 7439 miles qu’il a parcourus de New York à Los Angeles), il nous offre un portrait contemporain de l’Amérique. Une Amérique intemporelle, une Amérique mystérieuse, une Amérique comme on ne la voit pas souvent. Le mieux est encore de venir à la galerie pour s’en rendre compte par soi-même !

L’exposition dure théoriquement jusqu’au 9 septembre mais elle sera ponctuée d’une deuxième partie donc, à partir du 12 août, avec l’exposition de la toute première série de Vittoria Gerardi, Confine, pour laquelle j’ai eu un véritable coup de foudre !

 

Galerie Thierry Bigaignon
9 Rue Charlot,
75003 Paris
France

http://www.thierrybigaignon.com/

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android