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Arles 2017 – Roger Ballen : « Je ne comprendrai jamais la réalité »

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Deux expositions célèbrent l’œuvre de Roger Ballen cet été à Arles : la première dans le cadre de la programmation des Rencontres, essentiellement sous la forme d’installations, et la seconde à la Flair Galerie.

Pourquoi êtes-vous devenu photographe ?

J’ai une histoire passionnelle avec la photographie depuis presque cinquante ans. Prendre des photographies a toujours été pour moi de nature existentiel en soi ; pour en savoir plus sur Roger Ballen, mieux me connaître moi-même.

Pourriez-vous décrire l’exposition que vous allez présenter aux Rencontres d’Arles : Pourquoi avez-vous décidé de réaliser une installation ? Est-ce la première fois ? Est-ce un tournant dans votre carrière ?

Au cours des dernières années, j’ai réalisé des installations dans nombre de mes expositions dans des musées. Les installations peuvent être perçues comme des œuvres parallèles qui donnent au spectateur une vision des lieux où mes photographies ont été prises. Aux Rencontres d’Arles, j’ai transformé une maison délabrée et abandonnée de dix pièces en The House of the Ballenesque. L’histoire est la suivante : au cours de ma dernière visite à Arles, en 2002, j’ai rencontré plusieurs personnes qui vivaient dans ce bâtiment. J’ai demandé à Sam Stourdzé de faire de cet endroit très particulier un lieu d’exposition pour y développer mon univers. Il a pensé que la maison abandonnée représentait une parfaite opportunité pour moi de faire le lien entre mes souvenirs de ce lieu et mon imagination afin de créer ce que je considère être une œuvre d’art.

Parallèlement à cette exposition qui se présente sous la forme d’installation, vous présentez à Arles également une quinzaine de photographies à la Flair Galerie : Comment avez-vous choisi les images ? Que nous disent-elles à propos de votre œuvre ? 

Isabelle Wisniak, qui dirige la Flair Galerie qui est dédiée au sujet des animaux dans l’art, était intéressée par mes séries précédentes dans lesquelles figuraient des animaux. Elle a sélectionné une quinzaine d’images issues de mes livres Shadow Chamber et Boarding House.

Pouvez-vous décrire comment vous étudiez ou préparez vos images avant de prendre les photos ? 

Je me déplace toujours jusqu’au lieu que je photographie avec ce que j’appelle un « esprit silencieux ». Mes photographies se réalisent littéralement avec des milliers d’étapes et il m’est impossible de prévoir comment ces éléments vont s’accorder jusqu’à ce que j’interagisse avec ces derniers.

La photographie change-t-elle la manière dont vous regardez le monde ?

Aujourd’hui, j’utilise la photographie essentiellement comme un outil pour explorer et pour localiser mon esprit, mon monde intérieur. C’est un lieu très mystérieux et énigmatique qui définit les mots et à la fois qui ne peut être défini précisément. Je comprends maintenant que je ne comprendrai jamais la réalité.

Propos recueillis par Sophie Bernard

Roger Ballen, The House of the Ballenesque
Festival des Rencontres de la Photographie d’Arles 2017
Du 3 juillet au 24 septembre 2017
Maison des Peintres
13200 Arles
France

www.rencontres-arles.com

Roger Ballen, Le théâtre de l’esprit
Du 1er juillet au 26 août 2017
Flair Gallery
11 Rue de la Calade
13200 Arles
France

www.flairgalerie.com/

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